A tribute to Gene

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Tribute To Gene

My Dad.


Gene est une contraction en Anglais pour Eugene. Cela provient du fait que c'est comme cela que mon père a été appelé aux États Unis durant les années de l'exploitation de son garage. 

Gene est né à Strasbourg dans une famille nombreuse dont la majorité des énfants sont morts tres jeunes ou à la naissance. Ses deux  frères aînés  avaient une différence d'âge considérable.

Gene a eu une formation de mécanique automobile à Strasbourg (Alsace, France). C'était d'avant la seconde guerre mondiale.

Durant la guerre il a refusé l'incorporation dans l'armée Allemande et a fui l'Alsace. Plus tard comme bien d'autres Alsaciens il a été forcé à travailler pour les allemands sur leurs terrains d'aviation, en compagnie de plusieurs autre Alsaciens emprisonnés pour la même cause. De ces années contraints sont nés plusieurs amitiés avec ses collègues Alsaciens ou des connaissances allemandes. Une de ces connaissances l'a prévenu qu'il aurait des représailles pour des propos de sabotage sur avions Messerschmidt.

Ces maigres informations de son expérience de guerre ne sont pas forcément totalement exacts, mais sont ceux dont je me souviens car il n'en parlait qu'avec ses amis d'emprisonnement. Ces amitiés avaient duré pendant toute sa vie. Ils étaient tous dans des statuts de "Malgré nous", bien connu par tant d'Alsaciens.


Apres la guerre il a joué au foot dans sa commune de la Robertsau. Il a aussi été chauffeur livreur pour les structures d'aide dénommes "entr'aide Française". Et il a travaillé au garage Bohn.

Quelques années Apres son mariage l'ils ont vécu à La Montagne Verte dans des programmes de logements neufs. Et en 1958 la famille, alors de quatre à émigré aux États Unis d'Amérique grâce à un oncle de sa femme.

Cet oncle avait également émigré aux États Unis des années auparavant, et était de même formation que Gene. Cet oncle (Fred Becker) avait permis notre entrée dans le pays et a été responsable tant financièrement que moralement de nous, comme c'était exigé à tous les immigrés de l'époque. Nous avons vécu chez lui durant une année, dans une banlieue de New York City dénommée Valley Stream dans ce qui s'appelait Long Island. Oncle Fred avait racheté une fabrique qui pendant des années à fabriqué des haut parleurs dans trois usines différents, dont deux dans l'état de New York et une dans l'Etat de Floride. Gene était parti aux États Unis sans avoir étudié l'anglais, et il n'était pas non plus assidu aux cours d'anglais proches de Valley Stream.

Gene a travaillé sur les camions de l'usine Becker une année et a ensuite ouvert un garage dans l'Etat proche de Pennsylvania. Ce garage se nommait Import Motors.

 Je suppose que cette photo date de bien avant la naissance de Jean-Pierre ou de moi. Je reconnais la rambarde du pont car ces rambardes existent toujours.

Eugene Bonset  s'est marié avec Suzanne Issemann.

Ils ont eu deux fils, Jean-Pierre (né en 1950) et moi, Alain ( né en 1955).

Les grands-parents paternels étaient Guillaume Bonset et Louise Bonset née Specht, habitant la commune de la Robertsau. Guillaume travaillait comme jardinier à l'Orangerie. Nous avons vécu d'abord à la Robertsau, pour ensuite déménager à la Montagne Verte. Il paraît que Suzanne a été emmenée à l'hôpital en vélo , pour accoucher de moi, un jour d'inondations de la Robertsau. Dire que j'aurai pu tomber dans l'eau haute de 40 centimètres? 

Les grands-parents maternels étaient Paul Issemann et Louise Schwager et habitaient proche de Strasbourg un quartier dénommée le Heyritz. Paul était ferronnier.

Je n'ai quasiment pas gardé de souvenir de mes grands parents paternels car ils sont décédés avant mon retour en France. Ma tante Marlyse raconte qu'à notre départ pour les États Unis le grand père Guillaume aurait pleuré de chaudes larmes à la gare de Strasbourg. Il était déjà très vieux et s'était attaché à moi.

Les souvenirs de mes grands parents maternels ont démarré en 1964 car nous étions de retour en Alsace pour une quinzaine accompagné d'une cousine Américaine, mais sans Eugene. Le petit logement du Heyritz était le centre de rencontre de la famille Issemann qui était aussi très nombreuse car maman avait quatre frères et deux sœurs. 

Au Heyritz, Strasbourg

Au Heyritz, Strasbourg

Liberté (ex Europa construit en 1928)

Liberté (ex Europa construit en 1928)

Le départ d'Alsace a eu lieu depuis la gare de Strasbourg, pour aller d'abord à Paris pour quelque papiers, puis Le Havre pour quitter la France par bateau. Ce bateau se nommait Liberté. J'en garde deux vagues souvenirs. Le premier concerne une image sur le pont du Liberté avec mon nounours. Le second a été alimenté par des récits des parents qui racontent ma maladie sur le bateau et leur appel au médecin de bord que j'aurai frappé. De cette maladie et de plusieurs autres je garde une crainte des cauchemars engendrés par la fièvre  et une crainte d'un lieu enfermé. 

Du trajet je n'ai gardé aucun souvenir. Le prochain souvenir concerne des malles tressés récupérés au port de New York et d'un trajet vers Long Island. Durant ce trajet je me souviens que Gene a demandé si les États Unis étaient en guerre. Car toutes les routes étaient bordés des très nombreux poteaux électriques et téléphoniques, tous avec les câbles apparents. Est ce que l'Alsace avait une avance en câbles enfouis?


SS France

SS France

Retour en France en 1970 

Apres 12 ans aux États Unis, la famille est retournée en France. Quand on est immigrant aux USA une partie de la responsabilité est que les enfants fassent leur service militaire aux conditions du pays. C'est la guerre du Vietnam qui avait lieu et n'étant pas Américain mon frère aurait dû accomplir un service durant deux ans, dont une au Vietnam. Ce fut le motif du retour en France de mon frère puis rapidement de toute la famille. Gene a été un ancien résistant et contraint de travailler sur les aéroports Allemands, et il ne voyait pas de sens à risquer de mourir pour un pays qui n'était pas le sien ou pour une cause non partagée. 

Le retour sur le paquebot France a été une expérience inoubliable, à la fois technique car ce bateau était une merveille technologique, et culinaire en raison de la cuisine Française. Et une détente agréable avant l'adaptation difficile que j'allais rencontrer.

Ce fut un déracinement et une difficile adaptation pour moi qui me pensait plutôt Américain. D'ailleurs j'ai dû réapprendre la langue et m'appuyant sur le dialecte Alsacien, puisque je refusais de parler le Français et le dialecte Alsacien durant tout le séjour aux USA. Au bout de onze ans il était possible de solliciter la nationalité américaine, mais encore fallait-il que l'on me pose la question, et que l'on laisse ce choix à un mineur.

Le France a d'abord fait une halte en Angleterre, puis à Le Havre d'où nous avons pris le train pour Paris. A Paris Gene a réceptionné sa nouvelle DS 20 bleu metalisé. Et de Paris les parents ont d'abord voulu me montrer Versailles, pensant me faire plaisir. Mais je ne suis jamais sorti de la voiture. Notre retour à Strasbourg s'est donc fait en DS par la Nationale 4.

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