A tribute to Gene

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Deux nouvelles aventures

Levittown, Pennsylvania.

L'Etat de Pennsylvania a beaucoup contribué à l'histoire Américaine. Nous avons vécu pas loin de Philadelphie, réputée pour la déclaration d'indépendance ainsi que pour la "Liberty Bell" fendue à la première volée.

Donc Levittown est une sorte de banlieue nouvelle construite de toutes pièces par un architecte dénommé Lévitt et ses fils. Ils ont construit le plus grand complexe de maisons des USA. Il y avait aussi eu un projet similaire dans l'Etat de New York. Ce fut un complexe énorme de maisons individuelles innovantes et abordables. Il y avait six modèles différents. Le projet a suscité une curiosité et une réussite exemplaires. Des liens pointent sur des sites d'information concernant ce nouveau mode de vie qui s'est beaucoup généralisé dans ces années  d'après guerre, et de forte croissance.

Chaque quartier avait des  modèles de maisons identiques. Les maisons de chaque quartier avaient une organisation interne différente. Notre quartier était composé de maisons avec un étage. Toutes les maisons avaient un grand salon et une salle à manger attenant à la cuisine équipée en meubles. Il y avait deux chambres au rez de chaussée et deux chambres a l'étage dont une de la même taille que le salon. Chaque étage avait une salle de bains identique.

Un garage était attenant à la maison et donnait sur une terrasse a l'extérieur, et la salle à manger par l'intérieur. Les maisons étaient équipées de climatiseurs au rez de chaussée couvrant cuisine et salle à manger et salon. Le chauffage du rez de chaussé était par le sol, mais pas en basse température. L'étage avait des radiateurs. Chaque maison avait son terrain planté de quelques arbres ou arbustes.

Toutes les commodités se trouvaient dans un rayon de quelques "miles" (écoles, High School, centres commerciaux modernes, etc). Les ramassages scolaires se faisaient avec les bus jaunes souvent conduits par des femmes.


Le premier garage

Le premier garage

 Import Motors.

Ce fut la seconde aventure. Car Gene avait démarré ce garage spécialisé sur les voitures étrangères c'est à dire Européennes. Il pouvait travailler sur tous les modèles et toutes les marques. Ce fut une aventure car comme il disait au début lorsque le téléphone sonnait il se mettait à trembler car il n'avait pas pris les cours d'anglais et avait un accent trés marqué. Durant l'année travaillé aux usines Becker il était entouré de beaucoup d'immigrants de langue allemande. 

Le garage sur la Nationale

Le garage sur la Nationale

 Le nouveau Import Motors et la concession Citroën.

Le nouveau garage était distant d'environ un demi "mile" du précédent. Il était par contre sur la route tres fréquentée et donc visible. Cela a permis une publicité visuelle rien que par le petit parking pour véhicules devant le garage. En général de deux à quatre voitures Européennes y stationnaient. Un tout petit  "show room" incluait aussi le bureau de maman qui s'occupait de l'administratif.

 Les temps changent. Dans les années 50-60 la confiance accordée aux immigrants semble avoir été grande. Cette confiance a été accordée à la fois pour l'achat de la maison dans ce quartier immense de Levittown, et pour l'implantation du garage Import Motors.

Pour la maison l'investissement devait représenter de l'ordre de 4-5000 Dollars. Des sommes comme cela semblent très lointaines. En écrivant ce site une petite recherche sur le quartier a mis en evidence, pour la taille de maison que nous avions, une valeur actuelle autour de 200,000 Dollars.

La confiance bancaire accordée à Gene est tout aussi louable. Et peut être facilitée en raison des capacités techniques reconnues des mécaniciens auto Européens. Leur formation était orientée multi-marques alors que plusieurs mécaniciens américains semblent citer des formations orientée marques américaines. Mais quoi qu'il en soit un bon mécanicien pouvait s'adapter à n'importe quelle marque.

Gene avait une expérience sur des marques déjà disparues en 1958 comme Mathis (de Strasbourg) ou Hotskiss. Plusieurs de ses clients le sollicitaient pour des marques devenues objet de collection.

Et quant à Citroèn je me souviens avoir vu Gene et Michel (commercial de côte Est) travailler sur la mise en place additionnelle de la climatisation sur une DS. Et je crois que ces études ont abouti au début des années 70. Car j'ai vu depuis des modèles de tableau de bord adaptées pour cela.

Concernant d'autres marques je sais que Gene pouvait tout faire sur une Beetle (coccinelle) comme par exemple sortir le moteur avec un simple cric. Et j'ai aussi vu la BMW de son comptable, Monsieur David Snyderwine, devant le garage pour des réglages. Gene avait une maitrise parfaite de la DS et je me souviens aussi avoir aidé à régler des moteurs, moi tournant la manivelle, lui réglant les écartements des culbuteurs. En tous les cas, bien des années plus tard)  ma propre DS20 ne dépassait jamais les 8 litres aux 100 km.

Citroën n'a jamais pu rivaliser avec la notoriété de marques comme Volkswagen. Volkswagen  avait d'ailleurs une réputation extraordinaire de robustesse. 

Gene avait plusieurs amis mécaniciens qui maîtrisaient ces marques. Comme Jean-Yves Schwigt (aussi Alsacien) qui a travaillê avec Gene (et même logé chez nous durant quelque temps) avant d'avoir ouvert son propre garage à Philadelphie. Ou comme Emile Reiser un autre bon ami (allemand) qui tentait tout sur les voitures, comme tenter de rendre une Beetle submersible. Il a même effectivement tenté, sans succès, de traverser la rivière Delaware dans cet engin. Emile avait un garage proche d'Atlantic City (bord d'Ocean) à Tom's River. Une autre de ses fantaisie était de mettre dans une coccinelle un moteur de Porsche. Ensuite l’amusement était de se laisser dépasser par les grosses américaines pour les dépasser à nouveau, et plusieurs fois,  sur les longs trajets droits vers Atlantic City! Quelle honte pour des grosses cylindrées de se laisser rattraper et dépasser par une coccinelle! Pour mieux tenir la route Émile coulait du béton dans le coffre avant de la coccinelle. 

Cela vas sans dire que l'entourage de la famille a souvent été germanophone. D'ailleurs l'immigration Française était faible.

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